Merci à tous pour vos créations diverses et variées,
nous clôturons cette action "Les confinés ont du talent" à la date du 3 juin
et nous ne manquerons pas de revenir vers vous
pour la future mise en place d'une exposition et/ou d'un recueil.
Les confinés ont du talent !
Durant cette période inédite que nous vivons tous,
les bibliothèques de Sens vous proposent de relayer ce que vous traversez, ressentez ou imaginez...
durant le confinement, par le biais de créations,
inspirées ET suscitées ET réalisées pendant ce laps de temps si particulier :
> pages d'écriture
> nouvelles
> photos
> poèmes
> dessins...
(pour les créations graphiques,
merci d'accompagner d'un texte d'explication pour illustrer votre démarche)
- Nombre de publications limitées à 3 par personne -
A envoyer Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. par courriel
► Vos créations seront sélectionnées et publiées régulièrement sur cet article en ligne qui sera donc enrichi de vos productions et en fonction de la participation.
► Merci de nous indiquer si vous souhaitez garder votre création anonyme ou pas (si tel est le cas merci de nous communiquer NOM et/ou PRENOM et/ou PSEUDONYME).
► Une exposition pourra être envisagée, par la suite, à la Médiathèque Jean-Christophe Rufin associée à un recueil réunissant vos créations afin de garder mémoire de cette période et de témoigner de la vie à Sens et ses environs au temps du confinement.
Créations ci-dessous :
Un temps soignant de confinement
Confinement, une attente,
Avec des limites inquiétantes,
Confiné, je vécus,
Limité et débattu,
Je confine mon foyer,
Tu confines le monde entier,
Il confine celui hospitalier,
Nous confinons le quotidien,
Vous confinez les Terriens,
Ils confinent les liens…
Soignant, un statut
Qui soigne du jamais vu,
Soigné, je médite
Sur une crainte interdite.
Je soigne ma santé,
Tu soignes l’alité
Il soigne sans arrêter,
Nous soignons des maux,
Vous soignez tantôt,
Ils soignent nos idéaux…
Confinement et soignant,
Abattant et luttant,
Notre réalité se fait médiatique,
Aux annonces de chiffres critiques,
Rabattus par les crieurs publics,
Devant des courbes pandémiques…
Résigné mais pas abattu,
La résilience devient notre espérance.
Car, qui l’eut cru ?
Devant cette danse macabre et rance,
D’une épidémie porteuse,
Se faisant l’écho des pestilences,
D’époques moins "chanceuses",
Que l’on disait en partance…
Soignants ! Debout !
Esculape vous appelle partout,
Le conflit d’un moment,
Qui est si important,
Pour chacun des êtres qui vit,
Chez lui ou dans un lit,
Qui font de leur mieux pardi,
Pour vous dire ô combien merci !
Et vous tous ! Travailleurs de cet instant,
Qui dans l’activité, bravant
La présence du virus,
Vous faîtes plus,
Qu’entretenir un moteur,
Vous êtes le cœur, la lueur,
D’un monde presque éteint,
Deviné par des données au fusain…
Malades et infectés,
Porteurs sains et confinés,
Soignants et soignés,
Quelque soit notre état de santé,
Un de nos boucliers,
Est notre foyer,
Et d’y rester,
Une marque de volonté.
Car, lorsque tout ce sera passé,
L’espoir ne sera justifié,
Que par notre responsabilité,
Ce sens civique parfois bafoué,
Par des inconscients saturés,
Par l’envie gourde,
De vacances sourdes…
Ou d’un soleil voilé,
Par l’hécatombe comptée…
Que sommes-nous vraiment ?
Une horde qui se ment ?!
Des sauvages et des fous ?!!
Donc, restez chez vous…
Matthias MISBACH
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"Par précaution, le patrimoine sénonais a été équipé d'un masque"
Montage de Michèle PORÉE
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Où et quand
La ville devient dimanche
Le vent peint les façades
Les absents, claustrés, guettent
Un vide voudrait se faire entendre
Mais les portes sont taiseuses
La question c'est.
Eve ALLARD
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"Pour soutenir le moral de mes taverniers
qui était en chute libre
après le confinement,
je me suis engagée à leur créer chaque jour
un hommage à leur activité à partir d'un verre vide.
Derrière cette photo (qui fait partie d'une série quotidienne) se cache une anecdote qui nous a bien fait rire : le soir de la fermeture des bars et restaurants, le patron se lamentait de ne plus voir ses clients adorés avant longtemps et il se demandait comment occuper ses journées. Après moult tergiversations, il revenait toujours sur le désherbage. Il misait résolument tout sur le désherbage. Sachant que son terrain ne fait qu'une dizaine de petits mètres carrés, cette obstination était plutôt cocasse. Nous avons donc passé la soirée à plaisanter sur son programme. Tout ça pour que finalement, je profite moi-même du confinement pour désherber mon jardin. Cet hommage lui était donc spécialement dédié."
Mathilde BRION
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Odyssée intérieure - Une chronique de Marie Séraphine - Continuer - Bulle 5
... Jour 22 ...
Continuer, avancer, aller de l'avant
Certes à un rythme différent,
En prenant son temps,
En donnant de son temps.
Ne pas oublier d'accorder aux toutes petites choses
Toute notre attention,
Prendre le temps de l'observation,
Le temps de la réflexion.
Sur des accords de Bach,
Se surprendre à chantonner,
A fredonner,
A respirer !
Penser, penser en communauté,
Par-delà ces murs
Qui nous retiennent
Et nous abritent à la fois.
Savoir la vie tout autour,
Écouter le silence,
Savourer la solitude intérieure,
La liberté d'organiser cette vie différente.
Et puis rêver.
Rêver de la vie libre retrouvée,
Rêver de marcher, d'aller et de venir,
Rêver et sourire.
Continuer d'avancer, d'aller de l'avant,
Continuer d'être et de vivre,
Plus attentif et bienveillant,
Cependant.
Pascale
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"A Pâques, les poules sénonaises pondent
malgré le confinement"
Michèle PORÉE
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En cette période de confinement, il est important de se trouver des occupations récréatives
Et les idées ne manquent pas grâce à tous ceux qui s'investissent pour nous rendre ce quotidien moins pesant.
Aussi, dans le cadre de "Les confinés ont du talent", je voulais partager avec vous ces quelques traits de pastels puisque, à lui seul, l'exercice du dessin, remplit actuellement mes journées.
On a tous rêvé d'avoir le temps de...
C'est le moment !
Sylvie LAMOINE
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Odyssée intérieure - Une heure, rayon un kilomètre - Bulle 9
... Jour 39 ...
Un tour…deux tours de clé
Les escaliers
Dehors
Plein sud
Quelques fenêtres ouvertes
A gauche
Le lilas, violet, parfumé, enivrant
Le bougainvillée en pot, en pleine fleur, au soleil
Première à droite, pavillons modestes fleuris de géranium déjà
Mélodie de tondeuse
Parfum herbe fraîche
Scilles couleur lavande, haie d’iris et d’arums
Valse dilettante d’un papillon vers la droite
A gauche
Chemin goudronné,
Le ru à peine visible
Foisonnant fouillis des jardins
Sages terrains bien arrangés
Cabanes hétéroclites
Imposante haie d'artichauts
Première cloche
Moutons alanguis
Chemins herbeux aléatoires
Folle avoine
Citernes d’eau surélevées
Barrières de tôle multicolores
Terre grise et fertile
Voiles de croissance
Semis alignés
A droite
Ouest
Chèvres et moutons
Le petit pont
Coq, dindes affairées
Maisonnettes basses
Manchons blancs du cerisier fanés
Un noisetier
Deuxième cloche
A gauche
Quartier pavillonnaire
Ordonné
Cossu, tranquille
Echappée,
Sentier furtif
La route
Tout droit
Murs étincelants au soleil
Cité nouvelle,
Moderne,
Sans âge
A droite
Course échevelée de pétales tombés
Clématite étoilée blanche
Vieux moulins délabrés
Droit au nord toujours ;
Les grilles du square fleuri,
Solitaire,
Les rives de l’Yonne, inaccessibles
Dernière cloche
Colombages, impasses étroites,
Trottoirs à l’ombre généreuse,
Quelques hauts murs de pierre
Lourds portails fermés
Rue commerçante
Gauche
Placette paisible
Fraîches frondaisons des marronniers
Sud-ouest
Errance calculée dans les ruelles sinueuses,
Hôtels particuliers secrets
Vie suggérée
Sud
Les escaliers
Porte fermée
Un tour… deux tours, de clé.
Pascale
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"Cadeau éphémère
du Photinia, de la pluie et du vent.
Contemplation sous verre."
Eve ALLARD
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Chroniques d'un monde endormi
Paule VERLAINE
Lundi le 16 mars 2020
La Chine était toujours figée. L’Italie également. C’était au tour de la France. Et puis d’autres pays suivraient. Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand cette fixation dans l’attente ? Dans l’attente d’être malade, de mourir ou de guérir ? Jusqu’à quand cette hérésie de l’humanité ? Peut-on vivre ainsi sans lien, cloitré chez soi, dans la peur ? Peut-on vivre sans rencontrer l’autre, lui parler, le voir, le toucher, le sentir ? Là, tout près de soi.
Elle l’avait quitté la veille. Pas simplement pour la semaine, comme à leur habitude. Non, elle l’avait vraiment quitté, pour ne plus le revoir. Et se retrouvait seule maintenant face à ce monde en péril, face à elle-même, face à ce vide immense.
Le Président allait faire sa deuxième allocution ce soir, pour leur annoncer en réalité ce que tout le monde savait déjà. Des milliers de concitoyens allaient tendre l’oreille, boire ses paroles, s’attendant au confinement généralisé mais espérant que cela ne se produise pas.
Elle était terrorisée. Pour une fois, cela n’arrivait pas qu’aux autres.
Le Président répéta à six reprises que la France était en guerre, contre un ennemi invisible et insaisissable : « Nous sommes en guerre », avait-il martelé inlassablement. L’ennemi était donc volatile. Le seul combat pouvait résider dans l’attente et le confinement. Rester chez soi et attendre que cela passe : quel héroïsme ! Le combat comme une résignation ou un désistement ou une absence à l’autre. La passivité comme arme pour anéantir l’invisible ennemi. Pour le réduire à néant, il s’agissait de s’abstraire du monde. L’enfer c’est les autres, disait Sartre. On en était donc là.
{Lire la suite ici...}
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"Je voulais vous parler de ma maison où "l'espoir" s'est confortablement installé ; à l'intérieur, beaucoup de trésors ; dans le salon trône "l'optimisme" ; dans la cuisine c'est "l'espérance" qui coule des robinets ; pour finir (oui, c'est tout petit chez moi) dans ma cour, petit coin de paradis, j'ai semé des graines de "projets" pour le futur... que j'arrose chaque jour "d'espérance".
Il ne suffit plus que d'attendre avec patience."
Sylvie LAMOINE
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La mélancolie
La mélancolie
Elle ne vient jamais par hasard
Elle se construit d'étage en étage
L'insidieuse et vicieuse douleur
Telle une toile d'araignée sans couleur
Elle fait souffrir et vole notre sourire
On ne la voit pas arriver mais vient avec des rires
Elle est le résultat d'angoisses de peurs
De peines non exprimées mais surtout
De larmes non consolées
Établissant ainsi un visage figé
Souvent les gens disent "ramasse ton sourire tu l'as perdu"
SI ILS SAVAIENT ! Ils jugent aux apparences les hurluberlus
Et toi tu te noies un peu plus alors dans ta souffrance
En attendant car elle arrive la nouvelle
Naissance
Malgré ce passé si lourd
Ça y est commence le compte à rebours
À force de persévérance et dans la prière
Tu retrouves alors ta joie dans cette nouvelle lumière
Pour accomplir et retrouver en toute impunité
Ta destinée , ce que le Diable t'avait volé
Malika
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"Nous sommes comme ces animaux sauvages, en captivité.
Ils rêvent à leur environnement d'origine, la brousse, la jungle, les plaines, les steppes...
Nous, on rêve à nos balades interdites, en forêt, au bord de la mer, en montagne...
Ils aimeraient bien chasser pour se nourrir, c'est leur instinct naturel.
Nous, si on y était autorisés, on aimerait pique niquer, prendre l'apéro avec les amis, aller au restaurant...
Les animaux captifs tournent en rond, ils sont à l'étroit, ils dépriment, ils n'ont plus d'espoir.
Nous on le garde l'espoir, celui de recommencer nos futilités : chiner dans les magasins, les foires, se rendre aux festivals musique, danse... Mais surtout retrouver le contact, à nouveau embrasser, serrer dans ses bras parents, amis.
Restons confinés... On commence à voir le bout du tunnel, même si, malheureusement, il y a souvent d'autres tunnels sur les routes de la vie."
Sylvie LAMOINE
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CONFESSIONS INTIMES
J’ai peur d’exister
Alors je reste confinée
J’y étais déjà d’ailleurs
En espérant un monde meilleur
J’ai la tête pleine de choses inutiles
Alors je fais une pose pour me retrouver plus subtile
Retrouver l’essentiel
Sans perdre le goût du miel
Retrouver les miens sur des bases nouvelles
En laissant la haine s’envoler sur ses ailes
Retrouver l’amour caché en moi
Bien sûr avec beaucoup d’émois
Savourer l’instant présent
Parfois si souvent bien pesant
Que la peine qui m’inonde
Puisse partir comme l’ancien monde
Et renaître de mes cendres
Sans plus jamais se vendre
A genou et pour plaire au seigneur
Retrouver vraiment de plus sûres valeurs
Malika
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Odyssée intérieure - Stupeur sidérée... - Bulle 10
.... Jour 54 ...
Ville close,
Figée,
Interdite,
Sonnée.
Silence stupéfait,
Temps suspendu.
Ville recluse,
Incrédule.
Passants pressés,
Pas furtifs,
Hauts murs,
Fermés.
Enfermement consenti,
Vie intérieure,
Contemplative,
Songeuse.
Fente dans l’armure,
Volets entrouverts,
Voix claires d’enfant,
Ville discrète.
Frémissement léger,
Bruissements perceptibles,
Croisements anodins,
Vie fugitive.
Périmètre élargi,
Temps libéré,
Pesanteur atténuée,
Vie, timorée, éclose.
Pascale
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CONFINEMENT
A l’improviste et sans crier gare !
Nous voilà propulsés dans une saison inconnue,
Sur tous les territoires.
Le temps semble s’être arrêté, suspendu…
Certains pensent que c’est une punition divine,
D’autres que la terre se rebelle,
Ou encore que l’humain joue à l’apprenti sorcier !
Quoi qu’il en soit n’empêche qu’en ville,
ça fait un sacré vide !
Ravages d’un virus qui semble prendre de la place
Et conquiert d’une manière intrusive un espace,
Celui de notre corps.
Restriction de câlins, d’embrassades presque de camaraderie,
Sous peine d’en perdre la vie…
Distance sociale ! garder la distance…
Restructurer son temps, revoir ses priorités !
C’est presque une bénédiction, car nous retrouvons la famille…
Ironie du sort, finalement le confinement ?
Presque ça rassure !
Le temps semble délimité et mieux géré, une vie de qualité s’installe
En tout cas pour ma part…
Je passe du temps spirituellement, ma foi grandit !
Je perds pourtant souvent patience,
Je veux semble-t-il, toujours aller trop vite,
Mais là, stop !
Des limites me font revoir ma copie,
Reprendre soin de soi et… des autres,
Prendre du temps, cuisiner (mieux manger), créer toute sorte de choses.
Face à face avec mes émotions aïe !
D’habitude je les fuis…
Maintenant je tente de les apprivoiser, de les reconnaître, du moins les accepter…
Beaucoup d’amour enfoui,
Mon vrai refait surface et c’est pas toujours très agréable.
Cependant il faut agir…
Survivre avec mes sentiments,
S'ils sont mauvais, profiter du confinement pour se mouvoir ,
Avec rédemption et gardant l’espoir…
Finalement face à moi-même,
Que vais-je devenir en vrai ?
Car je me sens bien à être confinée…
Malika
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Bientôt
Le quotidien est tondu au ras de l’ennui,
Cependant que germinent les fleurs et les fruits.
L’arum italicum, petit calice solaire,
Promet pour bientôt une nouvelle lumière.
Eve ALLARD
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